Le miroir

Nous nous contemplons dans un miroir, et là, dans son reflet, nous trouvons une ride, un cheveux gris. Et nous nous disons que c’est l’âge, ou les circonstances extérieures, les autres qui nous font des soucis… les enfants peut-être… ou les parents, le partenaire, le chef ou cette personne dans le bus qui ne cède jamais sa place à la vielle dame…

Et puis, nous tournons le dos à ce miroir, en oubliant peu à peu ce que nous avons vu, en oubliant que nous ne regardions pas les autres, mais nous-mêmes, que nous ne voyons pas les erreurs des autres, mais nos propres failles…

Mais qu’en est-il de notre miroir intérieur, celui dans lequel nous ne voyons que nous mêmes, que nos failles et nos propres erreurs. Celui-ci ne nous montre pas notre extérieur, mais notre intérieur, nos pensées, notre joie et notre colère. Et bien, nous essayons de le cacher, l’ignorer, l’enfouir, car nous n’aimons pas ce qu’il nous montre. Il y en a même qui essaient de l’oublier ou qui disent qu’il n’existe pas. Jamais ils n’oseraient le contempler pour y retrouver les rides et les cheveux blancs de leur âme, car il n’y a personne d’autre que soi même qui en est responsable.

Ne nous questionnons pas, ne réfléchissons pas!

Mais quelque part, dans notre intérieur, il semble que cette personne que nous pourrions voir dans le miroir… si nous osions à y jeter un coup d’oeil… frappe contre l’intérieur du miroir, elle demande à en sortir. Et là, on essaie de ce débarrasser de cette réflexion - aussi bien la pensée que le reflet - hors de nous même… sur les personnes que nous rencontrons régulièrement ou ceux qui ne font que passer… comme la personne dans le bus qui ne cède jamais sa place à la vieille dame…

Et c’est ainsi que nous nous retrouverons dans les autres, les haïssant ou les craignant comme nous haïssons et craignons nos propres failles. Et c’est ainsi que nous osons à nouveau nous regarder que dans le miroir extérieur pour rendre responsable les autres de nos failles extérieures… juste parce que nous n’osons pas contempler nos failles intérieures.